Numéro 10 DE VIGIL'ANSES
Editorial
Les compléments alimentaires vendus librement dans le commerce sont de plus en plus prisés dans notre pays alors même que certains contiennent des substances pouvant présenter un risque important pour la santé. Lorsqu’ils sont interdits en France, ils restent disponibles sur internet. D’autres, bien qu’autorisés, peuvent néanmoins être dangereux pour certaines personnes, sans qu’elles en aient conscience.
Ainsi ce premier numéro de Vigil’Anses pour 2020 présente un cas d’hépatite mortelle survenu suite à la prise d’un complément alimentaire à visée amaigrissante, le Slim Metabol®, contenant du Garcinia Cambogia, plante très vraisemblablement à l’origine de la toxicité du produit.
Autorisés et en vente libre, les sels de potassium utilisés pour remplacer le sel de table dans les régimes « sans sel » de sodium peuvent être dangereux dans certaines situations. L’Anses rappelle l’importance d’un avis médical avant d’utiliser ces produits, les régimes pauvres en sel étant souvent indiqués chez des personnes pour lesquelles les sels de potassium peuvent entraîner une hyperkaliémie et des troubles cardiaques.
Un article de ce numéro revient sur une alerte lancée il y a un an et concernant un taux anormalement élevé d’opioïdes relevé dans des sandwichs aux graines de pavot, ayant entraîné des tests de dépistage positifs chez des conducteurs. Les résultats des enquêtes réalisées et un point sur la réglementation en la matière y sont présentés.
En voulant protéger son enfant contre les piqûres d’insectes, on n’imagine pas que sa peau pourrait être brûlée par le liquide contenu dans le bracelet anti-moustique qu’on lui a mis au poignet. Un article fait le point sur ces dispositifs et les dangers auxquels ils exposent les plus jeunes enfants, au travers d’une étude des cas rapportés aux Centres antipoison.
Enfin, le dernier article de ce numéro explique les dangers de certains arômes pour les travailleurs de l’industrie agro-alimentaire, lorsqu’ils sont inhalés au cours de la fabrication. Si des pathologies respiratoires sévères ont initialement été décrites aux États-Unis dans des contextes d’expositions importantes, des formes moins prononcées ont aussi été observées en France, et rapportées au réseau national de Vigilance et de prévention des pathologies professionnelles, incitant au renforcement des mesures de prévention.
Juliette Bloch, rédactrice en chef de Vigil’Anses